top of page

Zoom sur le triangle de Karpman : Victime, Bourreau, Sauveur


Communiquer, du latin communicare qui signifie mettre en commun, partager, recevoir en commun, est aujourd’hui défini par "transmettre quelque chose à quelqu’un, un savoir, un état, une émotion pour qu’il en prenne connaissance".


Et vous avez peut-être, et même sans doute, pu avoir l’expérience d’une discussion où :

  • Vous avez obtenu le contraire de ce que vous vouliez.

  • Vous avez la sensation d’avoir gaspillé votre énergie dans des échanges infructueux et irritants.

  • Vous concluez une séquence relationnelle avec l’impression de vous être fait avoir.

  • C’est toujours le même sujet qui revient sur le tapis sans pour autant qu’il ne trouve d’issue à la fin de l’interaction.

Et ceci avec votre famille, vos ami.e.s, vos proches ou même votre patron !


En matière de communication le terme de jeu psychologique s’emploie de manière intuitive : les enjeux sont inconscients et les règles semblent quasiment immuables. C’est ce que je vais tenter d’éclaircir pour vous aujourd’hui : Le (fameux) triangle de Karpman.


Commençons par décrire chacun des rôles. Chacun présentant certains avantages et autant d’inconvénients, cela signifie que tant que les acteurs n’en prennent pas conscience, ils n’ont en aucun cas envie que les choses changent, puisque chacun en retire un intérêt personnel.



La victime, par son attitude attire pitié et sympathie donc de l’attention, elle se présente comme innocente, passive : ce n’est jamais sa faute ! Elle se plaint d’un bourreau, qu’elle accuse de tous ses maux en se donnant l’image de quelqu’un d’irréprochable. C’est très souvent une personne qui cherche à combler un manque affectif et qui ne connait pas ses propres besoins, ni comment y subvenir, elle cherche son sauveur qui s’en chargera à sa place.


Le sauveur comble ses besoins de reconnaissance, il apparait comme bon, généreux, altruiste et protecteur. Ce rôle permet d’avoir une bonne image de soi et de présenter une bonne image aux autres. Il considère la victime comme inférieure c’est pourquoi il est parfois infantilisant et culpabilisant. Il crée la passivité et l’assistanat en apportant une aide inefficace. C’est, souvent, une ancienne victime, qui se reconnait dans la situation d’autrui ce qui le pousse à agir même quand on ne lui a rien demandé. En réalité, s’occuper et aider les autres lui permet d’oublier ses propres problèmes. Il ne peut exister que si les deux autres rôles existent également.


Le bourreau évacue sa frustration et se donne l’illusion de puissance en critiquant, manipulant dévalorisant et blessant sa victime. Il libère ses pulsions agressives, sur la victime, n’hésitant pas à s’imposer face elle pour obtenir quelque chose en retour. Il nie les besoins des autres, pour subvenir uniquement à ses propres besoins. En réalité, il cherche à camoufler ses peurs face aux relations.


Les rôles peuvent s’échanger, c’est-à-dire que vous pouvez être la victime de quelqu’un, le bourreau d’un autre ou le sauveur, dans une autre situation. De même, au sein une relation, vous pouvez devenir bourreau alors que vous étiez au départ le sauveur, ou bien la victime, et ce dans une même conversation !


Les jeux psychologiques obéissent toujours aux mêmes règles.

Ils commencent par un coup d’envoi que peuvent être la globalisation, les exagérateurs, la langue de bois, les amalgames, la dévalorisation, les comparaisons critiques, les étiquettes, le déni, la moquerie, un ton accusateur, l’énonciation de vérités immuables, l’intimidation, … s’ensuit une riposte qui va déterminer la répartition des rôles. Puis la partie continuera à grand coup de transactions piégées, elle sera plus ou moins longue et intense en fonction de l’appétit manifesté par les joueurs dans leur quête d’excitation. Quand l’un des joueurs sera rassasié de stimulation, il mettra fin à la partie en provoquant un coup de théâtre : stupeur, joie mauvaise, sensation de trahison ou de triomphe, sont les sentiments habituels en fin de partie. En remerciement de sa participation, chaque joueur gagnera son chewing-gum de négativité à ruminer longuement.

Tous se disputent la responsabilité.

Le mot responsabilité n’est pas un gros mot. Il vient du latin respondere qui signifie se porter garant et qui est apparenté à sponsio qui veut dire promesse. Cela confère au mot responsabilité une idée de devoir « assumer ses promesses » ou une nécessité morale de se porter garant de ses actions.


<< Osez assumer vos actes et leurs conséquences. >>


Vous y gagnerez une meilleure estime de vous. Dites : « A partir d’aujourd’hui, je prends la responsabilité de … » Apprenez à vos enfants à faire de même !

De même, il a été démontré que le besoin de reconnaissance/d’attention était dans les relations sociales, un point essentiel, et si on essayait de prendre le temps de s’écouter vraiment ?

C’est-à-dire prendre le temps d’écouter les autres, prendre un temps pour chacun si on est en état de le faire ?

C’est dans cette idée la que j’ai créé l’atelier «Écouter/entendre à travers vos 5 sens», interessé.e.s ? Contactez-moi.
Mais alors quelles solutions ?

On retrouve au centre de ces jeux de pouvoir, la responsabilité. Le bourreau est 100% responsable aux yeux de la victime et du sauveur alors que ceux-ci sont lavés de toutes responsabilités.

Mais on peut y lier la culpabilité, comme étant un sentiment de faute causé par la transgression d’une norme morale, que celle-ci soit réelle ou imaginaire.


On comprend donc que l’antidote au triangle de Karpman est le partage équitable et objectif des responsabilités.

Pour ne plus jouer, au lieu de relancer le ballon découpez le : quelle est ma part ? Quelle est celle de l’autre ? Qu’est-ce que je peux faire ? Qu’est ce qui n’est pas de mon ressort ?

  • Lorsque vous êtes avec votre part de responsabilité et que vous avez le pouvoir : agissez.

  • Lorsque le problème appartient à l’autre et que vous êtes OBJECTIVEMENT réduit à l’impuissance : lâchez prise ! Attention cependant aux justifications de causes à effets : les « bonnes » excuses pour justifier les insuffisances.

  • Régler les malentendus un par un : prenez les problèmes les uns après les autres et restez concentré sur chaque problème jusqu’à ce qu’il soit résolu. Ensuite seulement, passez au suivant. Et si votre interlocuteur commence à mélanger les problèmes, recadrez-le calmement. « Oui cela est également un problème. Nous y reviendrons dès que nous aurons trouvé des solutions pour celui que nous sommes actuellement en train de traiter. »

  • Communiquer directement avec la personne concernée.

  • S’en tenir aux faits : pour rester neutre et objectif. Plus d’interprétation, d’accusation, de distorsion. Pour que votre discours ne soit plus contestable, pour ne plus doutez de vous-même tenez-vous en aux faits : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Énoncez les faits et leurs éventuelles conséquences matérielles ou mentales.

  • Rester poli et mesuré dans ses propos, prenez soin de vous et soyez à l’écoute de vos besoins et n’oubliez jamais que toute demande non exprimée n’a pas à être satisfaite.

Envie d’en apprendre plus sur le triangle de Karpman ? D’apprendre à le reconnaitre et de s’exercer à le désactiver ? j’ai créé un atelier pour cela «Appréhender la relation d’aide saine».

Brièvement, dans une relation d’aide saine : la demande doit être clairement verbalisée, l’offre doit être cadrée dans le temps et dans le contenu, l’aide doit comporter une contrepartie. Vous ne devez jamais faire plus de 50% du chemin, et enfin l’aide doit viser un retour à l’autonomie.



bottom of page